La fille vient d’Amsterdam.
C’est cette mannequin qui change
tout.
Déjà, parce qu’elle a un corps
de femme. Un vrai. Avec des seins des bras des jambes.
Et puis elle a ce visage qui
s’exprime. Elle a des sourires à tout bout de champ qui lui échappent. Elle a
les dents qui sortent un peu du rang.
Elle a cette coupe de garçon,
qui contredit tout le reste.
Elle a cet air de garçon,
contredit par tout le reste.
La fille est artiste. Et elle a
commencé à être modèle à 29 ans.
Et on voit qu’elle vit ce métier
comme une performance. Comme un nu de peintre, où l’estrade est un podium.
Et dans ce Monde qui court après
la jouvence, elle est là avec ses 34 années de maintenant, un âge où la plupart
de ses consœurs sont cruellement remerciées.
Certes elle n’a pas une ride.
Elle a la peau angélique.
Et certainement qu’elle est là
parce qu’on la veut, mais si on la veut, c’est parce qu’elle n’a pas vu le
temps qui passe et les 30 bougies que l’on souffle comme une entrave à ce
métier. Elle s’en est moquée.
Ce sont les frontières que l’on
se créait, qui deviennent des barrières infranchissables.
Elle a dû voir ce cap comme une
direction de navire, et non comme une tempête.
Et pourtant, elle ne fait pas la
belle, elle pose sans se conformer aux mimiques de rigueur. Elle est là sans
vulgarité. Elle ne porte pas de ces masques.
Elle est là, et toute entière,
mais doucement, sans rien vouloir revendiquer.
Et cette figure, qui s’extrait
des images de l’époque, elle en devient une proue, à laquelle on veut
s’accrocher, que l’on veut suivre.
Elle ne se cache pas, elle est
une fenêtre ouverte vers des horizons.
Saskia de Brauw.
Un nom c’est tout un son.
Un nom c’est un support.
Il vient exister à notre
naissance, l’originale ou la symbolique, pour nous recevoir.
De Brauw.
Il y a ce petit
« de », que ceux qui n’en ont pas admirent toujours sans vouloir
l’avouer.
Même quand ce « de »
n’est peut être pas d’avantage qu’une préposition.
Il y a ce Brauw, ce Brauw qui
grelotte. Ce Brauw animal. Ce Brauw qui je crois signifie « front ».
Si c’est le cas c’est un nom
fier. Comme la fille qui va avec.
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