Eux, ils sont les premiers
habilleurs.
Ceux qui précèdent une journée.
Ils sont un écran blanc, quelle
que soit leur couleur. Et ils se font une toile.
Et ils se rêvent vêtements. Ils
auraient pu en être, ou ils le pourront, tels les rideaux devenus robe de
“Autant en emporte le vent” ou de “La Mélodie du Bonheur”. Ils le savent.
Ils invoquent la nuit dans cet
espoir.
Et quoi qu’on y fasse, ils
suivent le mouvement.
Et si l’on reste étale, ils nous
imitent.
Puis, nous nous mettons à nous
endormir.
Et ces draps débordés, ils
s’enhardissent à ce sommeil là.
Ils prennent leur audace avant
demain, et nous taillent des coupes et des costards, dont nous ne sommes
pas témoins.
Ils jouent à toutes les saisons.
Quand c’est pour eux l’été en
plein hiver, ça nous réveille, et ils font le mort.
Et ils remettent ça dès que les
yeux sont fermes.
Et au matin, sur la joue,
ajoutée, il y a leur marque, mais elle s’estompe avant que l’on ait eu le temps
de la lire.
Alors, comme si de rien n’était,
ils attendent le soir pour recommencer.
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