Cela fait une petite quinzaine
(d’ans) que la mienne est finie.
Et je crois, et sûre comme fer,
que l’adolescence n’est pas l’âge ingrat.
L’adolescence c’est l’enfance qui
s’en sort. L’adolescence c’est le brouillon.
L’adolescence c’est l’amorce, le
début de la quête, le début de la prise de conscience de son visage et du
reste.
J’évoque ici le physique, celui
ci est l’éponge de l’iceberg.
Ce n’est que l’ébauche, et tout
est encore à décider et tout est encore à comprendre.
Mais cela ne se règle pas à ce
moment là. L’adolescence ne règle rien.
On passe alors la vingtaine sur
cette lancée, avec l’insouciance et l’orgueil de cette jeunesse, à ne pas trop
s’appesantir sur ses traits.
Et la question, qui n’avait pas
fini son petit tour, la question qui n’était pas partie embêter quelqu’un
d’autre, récidive avec l’âge adulte.
Et ce maintenant que je
traverse, la ruée vers la proche trentaine, me semble être le véritable âge
ingrat. Une transition décisive.
Où tout se remet en question,
des pieds en cap.
Et comme à la fin de l’année où
la panique à régler des affaires prend l’agenda et la tête pour pouvoir entrer
claire et nette dans la neuve,
on veut être prête à affronter
les décades suivantes en pleine conscience.
C’est alors que l’on se croit un
terrain hostile, que l’on remet tous ses compteurs à zéro, et que l’on
redécouvre ses yeux sa bouche sa peau,
sa manière de bouger au Monde,
tout le toutim de soi.
C’est alors que l’on veut être
la femme que l’on est, et que l’on veut la connaître et la reconnaître, et en
passant, l’assumer (et ne plus se subir à vouloir être autre chose). Et on ne
sait par où recommencer.
On se sent en friche. On se sent
mal fichue. C’est le bazar. Mais un bazar cela se range.
Le certain est qu’il ne s’agit
pas pour autant de conclure une bonne fin pour toutes, mais de ne plus perdre
de temps à se fouiner et à chercher ses contours.
Comme si à partir de là,
l’identité cherchait sa lucidité.
Comme si à partir de là, il
s’agissait toujours d’enfoncer son clou.
Mais peut être n’est ce que le
début, et que l’âge ingrat, l’âge qui ne dit pas “Merci”, c’est l’âge adulte.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire