Une année a été achevée à grands
coups de dernières minutes.
Elle a expiré son ultime
seconde. Elle s’est soumise, et nous en avons été
les assassins, par un décompte
dernier cri.
Et il fallait s’habiller en
conséquences, pour cette mise à mort.
Au jour le jour, je m’habille toujours
trop. Je ne m’habille pas d’avantage pour faire plaisir à une occasion, car un
“d’avantage”, en ma circonstance,
se nommerait vite hyperbole.
Tout est matière à se sortir,
pour mon dressing. Et certainement qu’un psy de bric à brac, aurait des banalités
à débiter à ce sujet.
Sauf que. Ce 31 Décembre ci,
celui de 2014, j’étais sapée à mon comble.
Je voulais lui faire sa fête, à
cette année à qui j’en veux (pour des raisons à passer sous silence). Je
voulais lui faire sa fête, je voulais la mettre en pièces.
Pour ce faire, il fallait la
terrasser, la bête. Et j’ai puisé dans l’une de mes citernes, d’inspiration
j’entends, une des intarissables : le costume du torero.
(Non pas que je cautionne les
corridas, mais j’en cautionne le vestiaire).
Et j’ai mis une robe de mariée
tunisienne ancienne brodée de fils d’or, et une veste animale, (et des talons
mais ça cela va sans se dire).
Cela tapait l’œil, c’était
excessif, cela brillait comme en plein soleil lorsque le toréador danse sous la
canicule.
Pour qu’elle le voit, et qu’elle
me regrette, qu’elle regrette d’avoir été vache.
Et j’ai pu la voir s’accélérer,
une année prise de tachycardie, une année dont le temps s’affolait parce
qu’elle ne voulait pas en finir, et qu’elle avait la trouille. Elle ne voulait
pas me démordre. Elle ne le voulait pas, mais qu’elle le veuille ou non, elle
était vaincue. Et elle battait en retraite.
Et chaque instant la rapprochait
de sa fin. Et soudain il a été minuit.
Et ce n’était plus son minuit à
elle.
C’était le minuit d’une autre.
Une autre qui était née dans sa poussière.
Et alors je pouvais parader,
comme Manolete.
On a fait la table rasée et
propre. On verra ce qu’il y aura à poser dessus durant ces douze prochains
mois.
Que cet an nous soit tendre.
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