Il n’est pas là encore. Pas tout
à fait. Il hésite encore. Il s’hésite. Il se fait mériter.
Et les jours en ont le ciel et
la nature qui démangent.
Les oiseaux ne savent plus
comment chanter, ce n’est pas clair.
Alors ils osent crier, puis ils
écoutent cette voix tue depuis l’automne, comme une chose toute neuve qu’on
leur aurait offert. Et ils recommencent.
C’est après l’hiver et c’est
avant le printemps.
Ce n’est plus l’hiver, ce n’est
pas encore le printemps.
L’azur est bleu, on se fait
avoir. Il est bleu mais l’air n’a pas l’air de vouloir le suivre pour
l’instant.
Il fait un temps qui ne sait plus
sur quel nuage danser. Et le nuage claque d’un coup.
C’est le bazar, ça ne sait plus
comment s’élancer après le calme plat de grand froid.
Alors ça s’ébat et ça dérange
tout comme un grand chien dans un jeu de quilles.
Et nous pareil. On ne dormait
pas ces derniers mois. On n’hibernait pas.
Mais quelque chose de nous
dormait.
Quelque chose de nous avait fini
par se plier à l’attente de la lumière.
À en oublier le but de cette
attente, à être hypnotisé par l’attente même.
À s’y résoudre.
Mais cette lumière est revenue,
et elle nous exige et nous invite à nous secouer.
Elle est là et c’est intenable
de ne faire que la regarder à travers une fenêtre.
On veut aller l’accueillir.
Aller dehors participer à ce
grand chantier qui n’a lieu qu’une fois par an.
Les chevilles et les cous
veulent déjà être téméraires et s’exhiber avant tout le reste. On omet une
écharpe.
On a la tête un peu hagarde de
celui qui s’éveille, un tournis.
On est comme ces oiseaux, on
redécouvre comment c’est quand il fait beau.
C’est le réveil du printemps.
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