J’ai les jambes qui sont des
quilles.
Ce sont des jambes menues, on
dira des gambettes.
De fille ou de femme, tout
dépend du regard qui s’y pose.
Elles semblaient prêtes à plier
sous le vent, souvent.
Mais depuis quelques années,
elles ont trouvé un arrimage : elles ont à leurs pieds des sandales Marni, pour
le quotidien du printemps tout nu ou de l’hiver tout dru.
Ces sandales, sont devenues un
classique de la maison italienne, qui les réinvente chaque saison.
Et si je les ai adoptées, ces
paires, ces duos, c’est pour leur poids visuel.
Elles ont l’allure lourde.
Elles ont cet air des chaussures
d’homme, de celles qui sonnent fort quand on les fait tomber au sol le soir.
Cet air des chaussures d’homme qui donnent l’envie de courir de l’avant.
Pas parce qu’on est en retard.
Mais parce qu’on s’y sent une Katharine Hepburn sur un terrain de tennis.
Et par contraste, mes flûtes qui
ont à leur bas ce volume, sont encore plus féminines.
J’ai les jambes qui sont des
quilles, comme dans le jeu de l’enfant, où les deux dernières seraient restées
debout malgré l’assaut de la balle, solides dans leurs sandales.
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