La nuit passée, j’ai rêvé d’un
de mes vêtements, vide, posé sur une chaise, et qu’on lui faisait une prise de
sang.
C’est dire. C’est dire la
personnalisation.
Un vêtement vivant, avec ses
veines dans la trame et les fils, sanguin.
Je pourrais leur parler, à ces
vêtements.
Je m’inquiète pour eux,
lorsqu’ils sont en bagage, exilés dans la soute d’un avion.
S’ils se blessent, j’ai peur que
ce soit grave, que ce soit un accident irréparable.
C’est dire. C’est dire la
personnalisation.
Il me semble que c’est un peu
comme avec les chevaux, qui s’ils sentent notre peur, se cabrent.
Les vêtements, je crois, c’est
pareil. Lorsqu’on les subit, lorsqu’on ne les sent pas, nous résistent. Ils se
refusent. On ne voit plus que lui, il n’y a pas de communion, pas de confusion,
entre le porté et celui qui porte ; deux étrangers.
Il faut les comprendre. Aller
vers ceux avec lesquelles nous pouvons avoir des affinités, des évidences, des
conversations.
Ce sont des peaux, des peaux
suspendues à des cintres, des peaux de tissus.
Nous pouvons choisir celle qui
sied à notre jour, choisir quel pelage nous voulons, quelle enveloppe ajouter à
la nôtre.
Ce sont les gardes du corps.
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