Il y a ce film “Stoker” (de
Chan-wook Park) ;
à son commencement il y a cette
phrase “Je porte la ceinture de mon père, nouée autour du chemisier de ma mère,
et les chaussures qui me viennent de mon oncle”.
Derrière nos fagots du
vestiaire, il y a ceux qui sont arrivés en chats errants.
Plus personne ne voulait les
endosser.
Ils étaient vacants.
Ils perdaient leur sens.
Et comme les perles qui brillent
moins lorsqu’on ne les porte pas, eux pendouillaient résignés, bossus sur un
porte manteaux, ou perdus de vue dans un grenier.
Et puis ils sont arrivés chez
nous. Un par un. Encombrés d’eux même et de leur parfum de vide.
Ils sont arrivés d’un grand
père, d’une tante, d’une sœur, qui tombait dessus, se souvenait qu’il ne s’en
servait plus, et qui les a donnés. Un par un.
À celui de l’autour qui était là
et qui choisissait de prendre la suite, et de le faire sien. À nous.
Ces vêtements là, ceux qui
viennent de corps proches, ils comptent différemment des autres.
Ils comptent comme une arrière
pensée qui nous accompagne.
Ils comptent comme une fierté
visible, comme une revendication.
Une parcelle de notre
étymologie, froissée avant par des porteurs familiers.
Le relai est passé, et il
repassera.
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