J’habite un 52. Dans une rue de
Paris. Depuis le début de mes jours.
J’ai bougé dedans, j’ai déménagé
dedans, plusieurs fois, j’ai changé d’étage, mais ce nombre est resté
invariable.
J’ai la même adresse qui ne
diffère pas d’une enveloppe.
Et il y a cette image que j’ai
débusqué hier. Sur l’aussitôt, elle m’a touchée sans savoir pourquoi. Puis ces
deux chiffres ensemble m’ont fait signe plus vivement, ont toqué comme un
facteur et j’ai saisi l’écho.
De ce blouson estampillé.
Les vêtements on les habite.
Ils sont les maisons de nos
corps. Ils sont le domicile de la peau.
Et on les investit comme des
pièces à meubler, comme des pièces dans lesquelles il faut se sentir chez soi.
On les charge de nos
respirations et de nos sueurs, de nos élégances et nos pâleurs.
Une même chose portée par l’un
ou par un autre, ne sonnera pas pareil, sonnera creux, ou plein, ou
différemment creux, ou différemment plein.
Un lieu et son locataire.
Il y a ceux qui nous
accompagnent longtemps, que l’on use aux manches râpées, qui sont sûrs et dans
lesquels on sait crécher.
Il y en a aussi qu’on ne peut
jamais cerner, comme un appartement mal exposé ou trop bruyant, dont on
s’échappe avec nos cartons sous le bras,
ne sachant comment les hanter.
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