J’ai ce réflexe qui me démange.
Ce geste que je répète en
boucle.
Une chorégraphie involontaire,
qui m’échappe comme un lapsus.
De retrousser mes manches.
J’ai ce besoin interne, d’avoir
les poignets libres et sans encombrements.
Où naît la nécessité d’un
mouvement insistant ?
Presque toujours, la manie commence dans l’enfance.
Elle débute là, celle ci plutôt
qu’une autre. Par hasard. Parmi des habitudes.
Souvent c’est l’éducation qui
lui met le pied à l’étrier. C’est une phrase qui revient, c’est un rite qui se
reproduit, de jour en jour. Jusqu’à s’implanter.
Là, la drôle que j’étais avait
des vêtements trop grands, pour qu’ils m’aillent plus longtemps.
Et les bras de mes pulls et de
mes robes, cachaient mes mains si on ne se penchait pas sur mon sujet pour y
remédier.
Et ma mère les remontait pour
moi, pour que cela ne s’imbibe pas des cahiers et de leur encre.
Et j’avais alors les poignets
sans entraves. Les poignets légers pour jouer. Les poignets barbouillés de
peinture. La fin des paumes qui sentait l’air été comme hiver.
Et c’est resté, dans le sillage
de l’adolescence et de sa suite ceci est resté.
Et est venu s’y ajouter, comme
raison de ne pas y déroger, que ce détail fait croire que je suis décontractée.
Un leurre comme un autre.
Et est venu s’y ajouter encore,
qu’ainsi je peux voir mes revers, non pas de fortune, mais de mes vestes ou de
mes manteaux, leurs doublures brillent et font une rayure de satiné à mes
attaches.
À ce dénuement, la seule
exception sont mes bijoux, mais ça, c’est une autre paire de manches.
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