Faire une valise.
Ma hantise. Je dois la faire et
je la fais.
Mais c’est une vraie épopée la
journée que je consacre à ça. Une aventure.
J’attends de croiser Merlin,
pour qu’il prononce sa formule :
“HIGITUS FIGITUS ZOMBRA KAMPO
WOKETY POKETY WOKETY WOK
ABRACABRACABRANACK
HIGITUS FIGITUS MIGITUS WOUM
PRESTIDIGITORIOUM
ALICAFEZ BALAKAREZ MALAKAMEZ
MERIPADEZ
WOKETY POKETY WOKETY WOUM
WOKETY POKETY WOKETY WOK
HIGITUS FIGITUS MIGITUS WOUM
PRESTIDIGITORIOUM
HIGITUS FIGITUS MIGITUS WOUM
PRESTIDIGITORIOUM
WOOO …”
Mais je ne le croise jamais.
Je reviens sur mes pas. Je me
trompe. J’enlève un pull, rajoute une jupe. J’enlève cette jupe, je remets le
pull. Je me marre de cette absurdité. J’en ai marre. Et je recommence tout.
D’une incompétence affolante
dans ce domaine. Ça me prend des heures.
Ma chienne s’inquiète. Et moi
aussi. Je tourne autour de ce petit cercueil, découragée.
Plein de points d’interrogations
sur ma liste. Les points d’exclamation y sont rares.
Figer les envies, appréhender
une météo.
Et de savoir que,
inévitablement, je croiserai à la gare ou à l’aéroport, une silhouette, qui me
fera me dire, dépitée et résignée “voilà ce que j’aurais dû emporter”.
J’admire ceux, ou plutôt celles,
capables de se jeter dedans au dernier moment, de se jeter à l’eau, et de
prendre légèrement et avec évidence l’armoire de la villégiature.
Une valise. Une valise de
vacances.
De transhumance. D’exode.
C’est se mettre en boîte. C’est
résumer sa vie dans un contenant. Définir sa vie. Par un contenu.
De pouvoir se schématiser en
quelques affaires, triées sur le volet. Se dépouiller.
Être si sûre de cela, de ce que
je pense être pour le mois qui vient, me paraît un exploit.
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