Moi aussi j’en ai un. Un secret.
Un secret beauté.
Tout le monde en a au moins un
dans son placard.
Il est celui que l’on garde en
joker. Pour des jours où le visage ne s’est pas levé.
Un secret cela se chuchote.
Lorsqu’il est énoncé cela devient
une vérité sur celui qui le prononce.
Je vais vous le révéler. Le
mien.
Il vaut ce qu’il vaut. Mais il
ne vaut que quelques kopecks.
Il vient de l’été, et de la mer
à son bord.
Il vient de la fin d’Août.
Je rentrais d’une plage que
j’abandonnais.
Et mes cheveux, comme ma
chienne, me faisaient tristement la gueule.
Mes cheveux, surtout. Ils m’en
voulaient d’avoir quitté le large.
Là bas, à l’horizon dont nous
revenions, je n’avais pas à les dompter,
ils avaient ces manières
incomparables, que l’on obtient seulement sur le rebord d’un océan (ce que je
croyais).
Ici, nous retrouvions, l’air de
rien, mais sur-le-champ, l’air des villes.
Alors, je me suis demandée
comment je pouvais avoir un seau de vagues,
à Paris.
J’ai pensé aux produits pour avoir
la fibre de surfeur. Mais c’était plein de chimie, et sans le sel.
Puis je me suis souvenue des
sprays de pure eau de mer, pour les nez.
Et je ne me suis pas arrêtée au
mot nez. La pharmacienne si, elle était un peu inquiète, je crois, de ma
dyslexie d’usage de la chose ; je lui ai rétorqué que les marins et les
pêcheurs ont toute leur vie la mèche saline, et que mes shampoings seraient
réparateurs.
Et j’en ai mis sur ma tête. Et
j’ai séché.
Le résultat : je me serais
crue avec ma grand mère, ou Jackie Kennedy, sur des sables.
J’ai adopté ces embruns
empruntés.
Ce n’est plus un secret.
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