Comment se fait il que parfois,
l’on se sente chez soi dans un lieu qui ne nous appartient pas, avec lequel
nous n’avons aucune affiliation.
Comme si ce lieu appelait en
nous quelque chose d’inconnu, d’enfoui, qui se mettait à découvert.
Ça m’a fait ça avec le Maroc, au
premier pas que j’y ai posé, à la première bouffée humée depuis le tarmac.
Et ça me fait ça chaque fois que
j’y retourne. Je m’y sens en paix, à ma place.
J’y aime tout, et même
l’agaçant.
C’est quelque chose de très
primitif, comme un oiseau qui se mettrait à chanter là justement à cet endroit,
car le soleil y est plus clément.
Je ne me l’explique pas. Je n’ai
pas de lien avec ce pays.
Il m’était étranger. Il m’est
devenu un grappin. Et il me manque lorsque j’en suis loin.
Comment ça se fait, comment peut
on reconnaître un endroit, comme si nous le connaissions depuis toujours et
avant même le toujours, sans raison raisonnable.
Je crois que, c’est comme avec
les livres. Ils nous attendent.
Et il y a des moments,
charnières, où ils répondent à un besoin, à une soif, où ce sont les mots
justes, le quelque part juste.
Et ils deviennent pour nous
cette étape dans le building de soi même.
Ils deviennent des greffes à nos
origines, à notre berceau.
On se fabrique.
On ne choisit pas d’où on vient,
mais on peut choisir vers où on va.
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