Encore, il n’y a pas si
longtemps.
Quelques ans de là, je me
trimballais tous les jours de toujours, avec un grand sac rempli jusqu’à ses
bords.
J’y mettais tout, et l’inutile.
J’y mettais tout, et surtout de l’inutile.
J’y mettais tout, au cas où.
J’avais l’épaule qui m’en
voulait.
Je rentrais le soir en ne
m’étant servie de rien. Mais le sac restait intact de plein, et il remettait ça
le lendemain.
Et puis l’épaule s’est souvenue
du cartable à dos du collège, qui faisait plier l’enfant sous des kilos qui la
dépassaient. L’épaule s’est souvenue qu’elle pouvait à peine le soulever.
Le corps a bonne mémoire.
L’épaule s’est souvenue.
L’épaule s’est souvenue, et a
vidé son sac.
Elle ne voulait plus
s’esquinter, elle ne voulait plus s’encombrer.
Elle ne voulait plus subir de
poids.
Maintenant elle voulait la
liberté puisque l’école c’était loin.
Je suis alors entrée dans la
concision d’une journée au dehors.
Et je fais tenir l’essentiel
dans un tout petit contenant, presqu’une poche avec des anses.
Et au lieu d’un barda chaotique,
il y a mon portefeuilles, mon rouge à lèvres-ma poudre-mon peigne à crêper, mon
énorme trousseau de clés, mon portable, et je tiens mon livre à la main (de
toutes façons je lis en marchant).
C’est mon poignet qui se charge
du transport.
Et me voilà légère et ébrouée.
Parfois il me manque des choses,
c’est ballot.
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